PRODIG - Pôle de Recherche pour l'Organisation et la Diffusion de l'Information Géographique

Systèmes productifs et transition agroécologique dans les agricultures familiales d’Afrique de l’Ouest.
Intrants de synthèse et énergie fossile ont-ils un rôle à jouer et, si oui, quelle place leur attribuer ?

Porteurs du projet :
Années : 2021-2022
Financeur : AFD

Les politiques agricoles et alimentaires ne peuvent plus aujourd’hui, être pensées sur la seule base d’un accroissement quantitatif de la production de nourriture basée, notamment, sur l’extension des surfaces cultivées et sur des accroissements de rendement fondés sur les paquets techniques de la révolution verte. Si la diffusion de ces paquets techniques (semences à haut potentiel de rendement et fertilisation de synthèse, notamment) a permis dans de nombreuses situations, d’importants gains de rendement, ce développement agricole a souvent entrainé trop de conséquences négatives en matière d’endettement public, d’externalités environnementales (pollutions, émission de GHS, épuisement de ressources hydriques, etc.) et d’exclusion sociale, pour que l’avenir du secteur agricole et rural puisse reposer sur la simple poursuite de cette trajectoire de développement.

En Afrique de l’Ouest, où la consommation d’intrants de synthèse est restée longtemps très limitée, on assiste depuis quelques années à une augmentation spectaculaire de leur utilisation, notamment des herbicides. C’est dans ce contexte que la revalorisation des savoir-faire locaux, le recours à une mobilisation plus systémique des processus biologiques en jeu – incluant notamment une association plus étroite agriculture/élevage, le développement de l’agroforesterie – et la nécessité de faire un usage plus économe et durable des ressources disponibles (eau, sol et biomasse, énergie fossile, intrants de synthèse, etc.) sont souvent proposés comme éléments de solution par de nombreux acteurs. Se pose alors la question de savoir quelle pourrait être la place, dans une conception entièrement renouvelée, des intrants de synthèse et de l’énergie fossile dans un processus développement agricole davantage axé sur les fondements de l’agroécologie.

Un hiatus apparaît alors entre d’une part, le fait que de nombreux acteurs s’emparent du thème de la « transition agroécologique », avec des agendas variés, et l’absence de réflexion collective, au-delà des postures prises par les uns et par les autres, sur la place que pourraient occuper les intrants de synthèse (lesquels ? dans quels contextes ?) et celle de la motorisation agricole (laquelle ? dans quels contextes ?) dans la transition agroécologique.

Phase exploratoire (financement AFD)

L’objectif principal de cette première phase est de réunir autour d’une table (de plusieurs tables) différentes catégories d’acteurs autour de ces questions. Comment s’emparer d’un tel débat en dépassant les postures caricaturales qui font apparaître les uns comme des partisans d’un productivisme directement issu des modèles de la révolution verte, les autres comme des nostalgiques d’un passé révolu (voire imaginé) ? Il s’agit de permettre de clarifier les postures en présence, et de promouvoir un dialogue contradictoire et dépassionné autour de ces questions.

Nous avons organisé trois ateliers de réflexion sur cette question, chacun d’eux ayant réuni un collectif différent de chercheurs et d’acteurs du développement promouvant le développement de l’agroécologie en Afrique de l’Ouest.

  • à Bohicon, Bénin (14-15 juin 2021) : Cet atelier, organisé au Bénin (Cotonou ou dans une région cotonnière) a rassemblé différents type d’acteurs (OP, responsables administratif, filière, commerçants, industriels) autour de la filière coton et du projet de promotion de la transition agroécologique en production cotonnière. Des acteurs engagés dans la production de coton biologique ont également participé.
  • à Ouagadougou, Burkina Faso (9-10 décembre 2021): Cet atelier a rassemblé une vingtaine de représentants d’organisations de producteurs, burkinabé et de la sous-région. Ces organisations représentaient soit des producteurs engagés dans une filière particulière (Mangues, Sésame, Coton, maïs, etc…) soit des organisations et faitières plus « généralistes ».
  • à Paris, dans les locaux d’AgroParisTech (15-16 mars 2022) où se sont exprimé des chercheurs ? des acteurs engagés dans la promotion de l’agroécologie (ONG) ainsi que l’Agence Française de Développement

Recherches à venir

Cette problématique fera l’objet d’un projet ambitieux et novateur de co-construction de connaissance basée sur une approche comparatiste multi-pays. Fondée sur une recherche de terrain et donc contextualisée, cette approche permettra d’une part d’enrichir les débats en cours sur ces questions dans la communauté scientifique et d’autre part d’adosser les projets, programmes et politiques de développement accompagnés par l’AFD à une approche systémique qui en augmenterait le sens. Elle pourrait aussi s’insérer harmonieusement dans une logique d’accompagnement de projet en contribuant à l’élaboration de scenarii de référence et à l’évaluation in itineri ou ex post des interventions.

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