THÈME 2 : Métropolisation, circulations et dynamiques urbaines
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Les travaux de ce thème abordent l’urbain à partir de plusieurs enjeux empiriques et théoriques communs. Ils s’ancrent tout d’abord dans une approche relationnelle et territoriale des espaces urbains et non urbains, dont les transformations sont questionnées en lien avec les changements globaux : ils interrogent les dynamiques de recomposition des territoires et des relations de pouvoir sous l’effet des processus de mondialisation, de métropolisation, d’intégration économique et de gouvernance aux différentes échelles ; ils s’attachent à l’analyse des interactions entre différents types d’espaces (métropolitains, urbains, ruraux), saisies dans la multiplicité de leurs liens (dépendance, complémentarité, solidarité, intermédiation, connexion matérielle, sociale, virtuelle) ; ils attachent une attention particulière à l’analyse des réseaux dans toutes leurs dimensions (commerciaux, techniques, logistiques, de services, sociaux, de gouvernance, de villes) et à leurs inscriptions spatiales. Ces approches relationnelles et territoriales ont pour point commun de dépasser des catégories trop souvent figées dans des dichotomies peu opérantes en regard de la complexité des liens et des flux (villecampagne, rural-urbain, centre-périphérie). De même, en questionnant et en relativisant les modèles de distribution et d’expansion spatiale des espaces urbains, nous étudions les modèles de gestion et de services urbains qui émergent et se structurent autour de nouvelles dynamiques, particulièrement dans les villes des Suds. Les travaux de ce thème adoptent également une perspective critique en interrogeant les modalités d’accès aux ressources urbaines, les formes d’inégalités socio-spatiales, les dynamiques de fragmentation et de ségrégation des espaces urbains. Les rapports de force entre acteurs sont au cœur de ces questionnements. Le choix d’un regard comparé entre villes des Nords et des Suds (France, Europe, Afrique de l’Ouest, de l’Est, du Sud, Maghreb, Chine, Laos, Thaïlande, Chine, Mexique, Inde) participe également à cette approche critique.
Dans la lignée des travaux visant le décloisonnement des études urbaines et de nouvelles formes de comparaison Nord/Sud, notamment développés dans le cadre des études postcoloniales et du Southern Turn, les travaux du thème 2 s’inscrivent dans la critique des prétentions universalisantes des théories urbaines et d’une hégémonie occidentale de la pensée et des savoirs sur les villes. L’attention portée à l’informalité urbaine (en lien avec le thème 1), aux rapports de pouvoir et à la place des populations dominées, qui fait écho aux enjeux plus larges des Subaltern Studies, permet de croiser des traditions scientifiques variées. La particularité de la recherche partenariale et collaborative conduite au sein de Prodig place l’UMR dans une position privilégiée pour développer des approches théoriques alternatives, ancrées dans des savoirs situés. Les liens entre environnement et développement sont abordés à travers une analyse des impacts sociaux et environnementaux des projets d’aménagement urbain, des infrastructures et services et des opérations d’aménagement de zones économiques spéciales, avec une attention particulière portée aux tensions entre les objectifs de développement économique et la vulnérabilité de certains espaces (milieux côtiers, quartiers informels aux conditions de vie dégradées, marges). La thématique transversale de Prodig est frontalement traitée à travers la gestion des risques et des situations de crise, notamment en lien avec les catastrophes naturelles.