PRODIG - Pôle de Recherche pour l'Organisation et la Diffusion de l'Information Géographique

THÈME 1 : Mutations des territoires, processus productifs et mondialisation

Animateurs scientifiques

Dans le quinquennal 2014-2018, nous proposons d’articuler davantage les mutations des territoires aux processus productifs dont ils sont le support et qui, réciproquement, contribuent à leurs recompositions. La mise en concurrence de plus en plus directe des espaces et des acteurs, les changements d’affectation et de valeurs des sols (urbanisation, déforestation/afforestation, pressions commerciales sur les terres, développement des agro-carburants, etc.), les flux de marchandises échangées à courte, moyenne et longue distances, la mobilité accrue des personnes et des savoirs sont autant d’éléments contribuant -autant qu’ils en sont le résultat -aux transformations des processus productifs, à celles des dynamiques sociales et aux mutations territoriales. La mondialisation des échanges constitue un contexte essentiel pour appréhender ces évolutions. Elle oblige à mobiliser une échelle d’analyse mondiale et impose une approche comparative.

Les recherches s’appuieront sur l’analyse des transformations des territoires et des processus productifs dans un contexte mondialisé, en lien avec les formes de gouvernance associées à ces mutations et dans leur rapport au développement. Elles seront abordées, comme précédemment, à partir des dynamiques spatiales et productives générées par les différents projets ou politiques de développement (d’inspiration néolibérale, durable, alternative, locale…), mais aussi, de façon réciproque, en s’appuyant sur la compréhension des dynamiques propres à chaque espace, capables d’influencer la mise en œuvre de ces projets et politiques de développement. Les liens entre la différenciation des processus productifs, la production des inégalités sociales et la recomposition des territoires seront examinés. Ils déterminent pour partie l’impact différencié des activités humaines sur l’environnement. La question environnementale se trouve ainsi en filigrane de notre analyse, que celle-ci soit abordée à travers la notion d’agro-système (et d’agro-biodiversité), comme dimension intrinsèque des dynamiques de métropolisation ou comme un enjeu de gouvernance.

Les recherches seront organisées en quatre sous-thèmes, autour des processus qui sont porteurs des transformations les plus significatives. Ils forment une totalité, du rural à l’urbain et au métropolitain, du local au global, de l’individu au collectif : les transformations à l’œuvre dans le secteur agricole, la réorganisation des mobilités, les phénomènes de métropolisation dans le contexte de la mondialisation et enfin, les modalités de la gouvernance locale.

Pour comprendre les mutations des territoires et leurs relations avec les processus productifs, il paraît nécessaire de les décrire et les analyser à partir de recherches de terrain, relayées par une exploitation ambitieuse des enquêtes et autres sources disponibles. Elle sera conduite en articulation avec les travaux menés dans le cadre du thème Observations et modélisations des changements et s’appuiera sur les compétences de l’UMR, notamment en matière de géomatique. Si l’entrée territoriale est privilégiée, les phénomènes seront analysés dans leurs liens avec les acteurs, dans toute leur diversité : publics et privés, des plus puissants aux plus modestes et situés à toutes les échelles, du local au global. C’est bien la combinaison des échelles d’analyse et de compréhension et le va-et-vient continu entre elles qui structureront notre démarche. Cette approche multi-scalaire nécessite de poursuivre une réflexion de fond sur les objets d’étude, les concepts, les sources et les méthodes associés à chaque échelle. L’approche comparée des processus sera au cœur de notre analyse, étant entendu qu’il ne s’agit pas là de juxtaposer un certain nombre d’études de cas à comparer, mais bien de développer une approche compréhensive globale des phénomènes en cours -la comparaison des trajectoires alimentant à la fois l’interprétation de chacun d’entre eux et la mise en évidence de processus génériques, de dynamiques convergentes ou porteuses de différenciation accélérée. Les recherches s’appuieront sur des programmes d’ores et déjà financés ou en cours de soumission, dont certains sont transversaux aux sous-thèmes proposés, comme le projet récemment sélectionné par l’ANR, Périmarge. Ils sont pour la plupart conduits en partenariat avec des partenaires étrangers investis dans les terrains d’études.