PRODIG - Pôle de Recherche pour l'Organisation et la Diffusion de l'Information Géographique

ANR INFRAPATRI "Savoirs et attachements au végétal urbain en Afrique subsaharienne (Bénin, Cameroun, Nigeria, Sénégal) : identification et production d’un infra-patrimoine"

Acronyme : INFRAPATRI
Porteur du projet : Emilie GUITARD (CNRS/Prodig)
Equipe du projet :

Saheed ADERINTO (Western Carolina University, US)
Linda BOUKHRIS (Université Paris 1/EIREST, France)
Saskia COUSIN (Université de Paris/CESSMA, France)
Elieth EYEBIYI (LASDEL, Bénin)
Pauline GLUSKI (IRD/PRODIG, France)
Sébastien JACQUOT (Université Paris 1//EIREST, France)
Rémi JENVRIN (CNRS/Université Paris 1)
David LADIPO (CENRAD Ibadan, Nigeria)
Marie MORELLE (Université Lyon 2/PRODIG, France)
Joseph Owona NTSAMA (Cerdotola, Cameroun)
Christine RAIMOND (CNRS/PRODIG, France)
Murielle SIMO (Université Yaoundé 1, Cameroun)
Yohan SAHRAOUI (Université de Franche Comté, France)

Dates : De mars 2021 à février 2025
Contact : emilie.guitard@cnrs.fr

Le projet interdisciplinaire INFRAPATRI souhaite étudier les savoirs et les formes d’attachement au végétal des habitants de quatre villes d’Afrique subsaharienne : Yaoundé au Cameroun, Ibadan au Nigeria, Porto-Novo au Bénin et Dakar au Sénégal. Il prend appui sur la notion « d’infra-patrimoine », permettant d’appréhender le rapport mémoriel des citadins au végétal, rarement reconnu par les démarches institutionnelles de patrimonialisation. Le végétal en ville, qui recouvre des figures et des espaces multiples, fait en effet l’objet d’usages variés portés par des savoirs d’ordre pratique ou symbolique. Ensemble, ces savoirs et usages relèvent de collectifs citadins divers fondés sur la famille, l’identité ethnique, le religieux, le quartier, la profession ou la représentation politique. Nous formulons l’hypothèse qu’ils sont préservés et transmis par différents canaux au fondement de formes d’identifications citadines diverses. Il s’agira de repérer ces formes infra-patrimoniales émanant de rapports pluriels au végétal, et de les analyser en regard des tentatives institutionnelles passées et présentes de patrimonialisation des entités et ensembles végétaux urbains.

L’approche comparative se situe au centre de ce projet de recherche. Les quatre villes retenues pour l’enquête présentent des histoires et des écosystèmes contrastés mais non dénués de similarités. Tous n’en sont pas moins menacés aujourd'hui par des politiques d’urbanisation déterminées par une certaine conception de la “modernité” valorisant le recours au béton, l’artificialisation des sols et des modes de verdissement très encadrés, auxquelles s'ajoutent spéculations foncière et immobilières. Néanmoins dans chacune de ces villes, le végétal est depuis récemment remis au goût du jour par de nouvelles élites citadines ou par les pouvoirs publics, au prisme du modèle global de « ville durable » mis en avant par la coopération internationale et les grandes agences de développement.

Dans le cadre d’INFRAPATRI, des collaborations interdisciplinaires entre sciences humaines et sociales et sciences naturelles seront mises en place afin d’appréhender la nature en ville à la fois comme une construction historique, sociale et culturelle, et comme un ensemble d’éléments vivants possédant des propriétés physiques, biologiques et écologiques tangibles. Le projet fait en outre une place importante à la collaboration entre scientifiques et artistes plasticiens et audiovisuels, non seulement en termes de dissémination des résultats à des publics variés (habitants, acteurs de l’aménagement urbain et du développement durable, acteurs académiques et culturels) mais aussi de méthodologie d’enquête. Ce projet interdisciplinaire regroupe ainsi géographes, anthropologues, historien, botanistes et artistes béninois, camerounais, français, nigerians et sénégalais, tous familiers des villes retenues pour l’enquête et des problématiques du projet.

Pour aborder les questions interdisciplinaires d'INFRAPATRI, la méthodologie de recherche associera techniques d’enquête qualitatives et quantitatives, en partant à la fois de sources secondaires (archives, littérature grise contemporaine, cadastres, articles de presse locale, ressources en ligne) et primaires (via un travail de collecte de données directement sur les espèces et les espaces naturels en ville et auprès de différents types de citadins et des autorités en charge de la gestion de l’environnement et de l’aménagement urbain). En mêlant travail d’archives, inventaire botanique, production de données géolocalisées, cartographies, et enfin entretiens et observations ethnographiques de longue durée, le projet emprunte à plusieurs traditions disciplinaires. Notre démarche se veut finalement résolument participative, selon une optique « d’ethnographie multi-espèces » permettant d’envisager ensemble habitants et éléments naturels dans leurs interactions quotidiennes au sein de l’espace urbain.

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