Thème de recherche
Thème 1 : Processus productifs et échanges, régulations et dynamiques territoriales
Thèse en cours
L’Afrique mobile sous contraintes : circulations et échanges aux frontières du Togo
- Année d’inscription : 2019-2020
- Année de soutenance : 2023
- Etablissement d’inscription : Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
- Directeur de thèse : Jérôme LOMBARD et Assogba GUÉZÉRÉ
- Co-tutelle : Université de KARA
Les transformations physiques et juridiques des frontières aériennes, maritimes et terrestres (modernisation des infrastructures, construction de postes de douanes communs, privatisation de la gestion du transit, développement des procédures de comptabilisation et d’enregistrement des flux), couplée à la réhabilitation des infrastructures de transport, sont l’expression de la promotion des échanges régionaux, en Afrique de l’Ouest, par la fluidification de la circulation. Paradoxalement, cela souligne aussi que la croissance des échanges et des mobilités va de pair avec la recrudescence des contrôles sur les déplacements de personnes dans un contexte où le Sahel et de plus en plus les pays du golfe de Guinée sont sous la pression de l’Union Européenne pour surveiller les déplacements de personnes (voyageurs, commerçants, pèlerins, migrants). Ces injonctions placent ainsi les pays de la région, dont le Togo, mais aussi les gestionnaires de plateformes de transport, les transporteurs, les chauffeurs, tout acteur du transport, en contradiction avec les normes des structures interétatiques ouest-africaines (CEDEAO et UEMOA), qui promeuvent un espace régional fluide et sans barrières. Ce contraste est révélateur des questions de pouvoir, d’identité, de territoire que posent les circulations et les échanges croissant au niveau régional.
L’objectif de ce projet de thèse est donc d’analyser la dynamique des circulations, des échanges et des mobilités dans l’ensemble du Togo, le long des deux corridors routiers (Lomé-Ouagadougou et Abidjan-Lagos via Lomé) et dans les nœuds d’interconnexion, en multipliant les échelles d’observation sur les échanges et les déplacements internationaux. Il s’agit de mettre la focale, non seulement sur les espaces frontaliers proprement dit du Togo, mais aussi et surtout sur des sites de transport, tels que l’aéroport de Lomé, le port de Lomé, les postes frontaliers sur les routes (notamment les Postes de contrôle Juxtaposé ou PCJ, construits en commun entre deux pays).