THÈME 3 : Changements environnementaux et enjeux de société
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Les changements environnementaux sont une des facettes des changements globaux étudiés dans l’unité. Dans le cadre de ce thème, nous nous intéresserons principalement aux changements climatiques, vus notamment à travers les variations spatiales et temporelles des précipitations et des températures, mais aussi de leurs effets sur l’environnement : disponibilité des ressources, mutations paysagères, risques associés. Or, plus globalement, changements environnementaux et dynamiques sociétales se répondent dans un jeu de rétroactions complexes et orientent in fine des choix politiques de gestion, de protection, de patrimonialisation des paysages et des ressources. Ainsi, entrevoir de concert enjeux de société et changements environnementaux renvoie au positionnement fédérateur de l’UMR, centré sur le lien entre développement et environnement. Afin de discuter de ces mutations socio-environnementales, nous avons déterminé des objets géographiques concernés au premier chef par ces mutations et qui formeront deux perspectives : les risques et les ressources. Nécessaires dans l’approche de ces enjeux, les questions méthodologiques seront abordées dans une troisième perspective, transversale au thème.
Perspective 1. Les risques et leur gestion dans les espaces à enjeux
Parmi les nombreux risques liés aux changements environnementaux auxquels sont confrontées les sociétés, l’UMR PRODIG se distinguera particulièrement par l’étude de deux enjeux principaux : D’une part, les risques générés par des excès hydroclimatiques (extrêmes météorologiques -canicules et vagues de froid, uantités d’eau excessives, crues et inondations ou rareté) et d’autre part, analyse des risques sanitaires qui engendrent aussi bien des pathologies chroniques que des maladies infectieuses (dengue,paludisme ).
Perspective 2. Ressources environnementales : usages, gestion et valorisation
Cette perspective est née de la nécessité de ne plus regarder les ressources environnementales seulement sous l’angle des risques et de leur gestion, mais aussi en prenant en compte les différents usages et la valorisation de ces ressources. La ressource en eau est un enjeu majeur de gestion des territoires, quelle que soit l’échelle spatiale ou temporelle considérée. Les chercheurs de l’équipe s’intéresseront à la mesure et l’estimation des quantités d’eau et de sédiments (stocks et flux)et aux impacts des infrastructures hydrauliques sur les sociétés et aux aspects de gestion associés Le patrimoine est aussi considéré comme une ressource par les acteurs des territoires. Le patrimoine naturel peut être valorisé économiquement ou observé sous l’angle combiné de la conservation et des fonctions éco-systémiques de régulation des flux hydriques ( bassin d’Arcachon par exemple) ;. S’il a longtemps été synonyme de patrimoine biologique,le géopatrimoine, associé à la nature nonvivante peut être doté de valeurs socio-culturelles et économiques et servir de levier de développement local. L’étude de ces patrimoines culturels et leurs liens avec l’environnement permettront de s’interroger sur les trajectoires patrimoniales et les critères de patrimonialisation d’une ressource ou d’un paysage donné.
Perspective 3 : Mesures, modélisation et représentations cartographiques
Cette perspective s’intéressera aux approches méthodologiques transversales, essentielles pour étudier et comprendre les dynamiques environnementales (processus, gestion, valorisation) et les enjeux pour les sociétés. La production des données primaires constitue une étape indispensable des études environnementales, sinon un résultat de recherche à part entière, et participeront à la réflexion sur les méthodologies menées. Des stratégies d’acquisition doivent être réfléchies pour répondre aux questions du thème. Prodig participe actuellement (avec l’Université de Caen) à la mise en place de stations de mesures hydrologiques en continu dans le Bassin parisien. Les chercheurs disposent des moyens pédagogiques et de recherche du Centre de Géographie Physique de l’UFR GHES (Paris Diderot) où sont traités leurs échantillons. Le développement de l’électronique pour le grand public, l’essor des laboratoires de fabrication numérique (FabLab) et le développement de la science citoyenne permettent la fabrication de capteurs de variables environnementales à coûts faibles, miniaturisés et portatifs, et donc l’augmentation de l’échantillonnage (projet « QuelEstTonAir »). À une échelle synoptique, la télédétection permet la description des paysages et de leurs évolutions sur près de quarante ans, ainsi que la mesure de variables plus fonctionnelles, telles que la température de surface terrestre ou certaines variations saisonnières : ressources hydriques comme la couverture neigeuse( ; évolution des surfaces et ressources agricoles (programme TOSCA-CO) ou des ressources en eau. La veille sur les données existantes (nombreuses en raison de l’augmentation de leur mise à disposition et du nombre de capteurs) et sur leur qualité est indispensable, alors même que de nouveaux algorithmes d’exploitation de ces nouvelles données seront développés. La modélisation : parmi les différentes approches modélisatrices, la simulation multi-agents s’intéressera à des problématiques caractérisées par des enjeux autour des interactions entre agents (au sens large) et leur environnement. Cette approche est également particulièrement intéressante pour simuler des dynamiques temporelles, passées ou futures. En traitant des questionnements modélisables sous forme d’agents et d’interactions dynamiques, elle s’intéresse aussi bien à des enjeux environnementaux que sociétaux. L’usage des outils de modélisation et de simulation pour l’éveil à la pensée interdisciplinaire et l’aide à la décision sera également mobilisé pour produire des prototypes de simulations participatives, sous forme de jeux sérieux à base de rôles. Les thématiques abordées concerneront : la gestion de la biodiversité et l’aménagement des grandes infrastructures , la problématique du risque de submersion marine, la gestion de l’urbanisation et des ouvrages de protection du littoral, l’usage des outils de simulations participatives à la thématique de l’adaptation aux risques littoraux. Les représentations cartographiques : dans le domaine de la géomatique et en fonction des problématiques de recherche, des méthodes de traitements statistiques et spatiales sont développées au sein de SIG socio-environnementaux pour qualifier et analyser des espaces (ANR Périmarge, Projet Cerise, GELT, étude AFD lac Tchad). La représentation des informations sur les changements environnementaux et sur les enjeux de société fait l’objet d’une production importante au sein de l’UMR, sous différentes formes de valorisation, comme la production de cartes et de collection de cartes imprimées : atlas produits et édités par l’UMR ; atlas en cours Chancira sur la diffusion du rat noir au Sénégal. Différents outils et approches méthodologiques sont déjà développés au service de l’inventaire cartographique et du suivi diachronique des végétations littorales en Aquitaine. L’intégration des technologies du Web élargira encore les possibilités de la carte. L’UMR produit et édite sur le web et continuera son déploiement en ligne à la manière des travaux déjà réalisés : www.prodig-atlas.cnrs.fr/atlas1 et www.prodig-atlas.cnrs.fr/atlas2 (en cours) ; atlas interactif en ligne et multilingue de la région du Xinjiang de Chine (makanmap-prodig.cnrs.fr/)